As if I am not there...

Publié le 9 Février 2013

"As if I'm not there", un film soutenu par Amnesty International

 

Film de de Juanita Wilson "As if I’m not there" sur les "camps de viol" ©CADOR
©CADOR

[30/01/2013]

Amnesty International France soutient le film "As if I’m not there" de Juanita Wilson qui sort sur nos écrans de cinéma le 27 février 2013 et raconte le calvaire vécu par Samira, jeune et jolie institutrice bosniaque fraîchement débarquée de Sarajevo dans un village rural à la veille de la guerre entre Serbes et Musulmans de Bosnie.

 

Nous sommes en avril 1992. Elle est capturée par les soldats serbes qui "nettoient" à leur manière les villages bosniaques : les hommes sont fusillés, les femmes emmenées dans un de ces "camps de viol" comme l’armée bosno-serbe en a établis dans les régions de Bosnie-Herzégovine qu’elle voulait annexer au territoire de la République serbe de Bosnie mais débarrassées de leur population musulmane. Elle est enfermée dans une sorte d’entrepôt avec des centaines de femmes bosniaques,  où les soldats viennent chercher les  plus jeunes pour en faire des esclaves sexuelles.

Particulièrement réaliste, le film s’attarde sur les scènes de viol et les sévices infligés aux victimes. Samira  doit apprendre à survivre en usant des seules armes dont elle dispose : sa beauté et sa féminité. Elle va s’en servir pour séduire le commandant du camp militaire, moins rustre que ses hommes, qui va la faire bénéficier de certains privilèges et rendre sa captivité plus supportable. Vers la fin de la guerre il la libère et elle pourra regagner Sarajevo dévasté où elle découvre que ses parents n’ont pas survécu à la guerre. Elle s’aperçoit qu’elle est enceinte, tente de se faire avorter mais, sous prétexte que les délais légaux sont dépassés, les médecins refusent de la laisser avorter et elle devra affronter seule sa grossesse et la naissance du bébé.

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 D’autres films sur le conflit bosniaque ont évoqué auparavant le problème du viol comme arme de guerre ou des enfants du viol

 "Sarajevo mon amour", film de Jasmila Zbanic (2005), ou "La Révélation" de Hans-Christian Schmidt (2009), qui s’attardait plutôt sur les petits arrangements entre la justice internationale et la politique, tous deux soutenus par Amnesty International.  "Au pays du sang et du miel" d’Angelina Jolie (2012) aborde lui aussi le problème des viols systématiques commis par l’armée serbe de Bosnie durant le conflit de 1992-1995.

Amnesty a commencé à s’intéresser au problème des femmes violées en Bosnie dès 1993, puis a enquêté auprès de ces femmes au début des années 2000, puis en 2009 et à nouveau en 2010.

Pour découvrir que les survivantes de ces viols (beaucoup sont mortes dans les camps) ne sont toujours pas secourues par le gouvernement de Bosnie-Herzégovine dix-huit ans après la fin de la guerre. Contrairement aux anciens combattants, elles ne touchent pas d’indemnité du gouvernement (sauf un tout petit nombre d’entre elles), n’ont pas accès à des soins médicaux  et psychologiques gratuits, ni à une aide pour retrouver du travail. Celles qui sont retournées vivre dans leurs villages passés sous contrôle des Serbes de Bosnie, croisent parfois leurs bourreaux qui n’ont jamais été inquiétés car très peu de procès pour viols ont eu lieu en Bosnie.

Amnesty international a lancé en 2012 une action maintenant achevée visant les autorités du canton de Tuzla pour leur demander de secourir ces femmes dont beaucoup vivent encore dans les camps de réfugiés situés autour de la ville. 

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Rédigé par kak94

Publié dans #observatoirecitoyen

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